Le 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale en raison de la recrudescence de la mpox dans un nombre croissant de pays d’Afrique suivant l’émergence d’un nouveau variant. On remarque également une hausse des cas au Canada, mais l’Agence de la santé publique du Canada affirme que la souche du virus présente ici est pourtant différente de celle qui circule dans les pays d’Afrique.
Les façons de se protéger et de protéger nos communautés restent les mêmes. La mpox demeure une préoccupation constante: ce virus est bien établi et n’est pas prêt de disparaître. La santé de nos communautés est une priorité.
Les informations que vous trouverez ici sont toujours pertinentes. Nous effectuerons des mises à jour lorsque ce sera nécessaire.
Pour davantage d’information et pour savoir comment obtenir le vaccin:
https://fr.cbrc.net/variole_simienne
Les maladies infectieuses font partie de la vie. Mais savoir comment les gérer n’est pas évident. Pour de nombreux hommes gais, bisexuels et queers — y compris les personnes bispirituelles, trans et non conformes dans le genre (2SGBTQ+) — les éclosions de mpox, ont entraîné leur lot d’incertitudes : comment se protéger et protéger nos communautés? Quelles mesures doit-on prendre dans le cas d’un résultat positif à un test de dépistage? Comment surmonter la peur et la stigmatisation associées à cette maladie?
Personne n’est à l’abri de la mpox, mais les récentes éclosions frappent davantage les personnes 2SGBTQ+. Les conséquences sont parfois graves. En revanche, nos communautés possèdent une grande expérience de mobilisation contre les maladies contagieuses et les ITS. Ce site a pour objectif de partager de l’information sur la mpox : ce que nous savons, ce que nous ignorons, et les façons de prendre soin de nous et des autres.
Qu’est-ce que la mpox?
La mpox est un virus susceptible de provoquer de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée qui se transforme en cloques, aussi appelées vésicules. Pas de quoi s’amuser! La mpox se résorbe généralement d’elle-même, mais les symptômes durent parfois plusieurs semaines, voire plus. La mpox ressemble à la variole, avec des symptômes moins graves.
Les cas de décès causés par la mpox demeurent extrêmement rares à en juger par les récentes éclosions, mais l’hospitalisation est parfois nécessaire. De plus, les personnes infectées doivent s’isoler pendant des semaines pour prévenir la propagation du virus, et nombre d’entre elles souffrent de douleurs intenses.
La mpox peut également se propager à travers:
La transmission de la mpox se produit par le contact direct avec des lésions ou des gales qui se retrouvent sur la peau ou les muqueuses (ex. les yeux, la bouche, la gorge, les parties génitales, l’anus ou le rectum) d’une personne infectée. Au Canada, la grande majorité des cas de mpox chez les personnes 2SGBTQ+ sont survenus lors de contacts sexuels, y compris les rapports oraux ou anaux et l’anulingus (rimming).
La mpox est également transmise par :
- Le contact direct avec les éruptions cutanées, les plaies, les gales et les fluides corporels
- Les gouttelettes respiratoires (comme celles produites lorsqu’une personne tousse ou éternue)
- Le contact avec des objets ou des surfaces qui ont été touchés par une personne infectée par la mpox (comme la literie, les serviettes, les pansements, les aiguilles, les ustensiles de cuisine et la vaisselle)
FAQ
Bien que la transmission de la mpox puisse avoir lieu par contact étroit, notamment sexuel, elle peut aussi se produire par contact non sexuel. Une chose est certaine : le virus se propage dans les réseaux sexuels 2SGBTQ+. Autrement dit, au vu des tendances actuelles, le risque de transmission de la mpox augmente si l’on est sexuellement actif et qu’on a de nombreux partenaires sexuels.
La vaccination
La vaccination réduit les risques de contracter la mpox et permet d’éviter des complications graves. Des vaccins contre la mpox sont offerts aux personnes 2SGBTQ+ dans plusieurs provinces et territoires. Consulte notre section « ressources » pour obtenir de l’information sur le vaccin et les sites de vaccination.
En savoir plus sur le vaccin contre la mpox
La communication avec ses partenaires
La communication avec les partenaires sexuels contribue à réduire la transmission du virus. Cela peut paraître simple, mais garder contact avec tes partenaires protège toutes les personnes impliquées. Si le dépistage de la mpox est positif pour l’un·e d’entre vous, cela facilitera la recherche des contacts pour l’autorité locale de santé publique. Ainsi, les cas de mpox seront identifiés plus rapidement, ce qui facilitera l’accès au dépistage, à la vaccination et à d’autres types d’aide.
Mesures supplémentaires pour réduire la transmission
Tout le monde gère le risque et sa sexualité à sa façon. Il existe plusieurs solutions pour réduire la propagation de la mpox. Par exemple, en contexte de pandémie de COVID-19, certaines personnes 2SGBTQ+ ont restreint leur nombre de partenaires sexuels, en optant plutôt pour le sextage ou la webcam, ou encore en formant des « bulles sexuelles » pour limiter le nombre de partenaires. Ces stratégies sont tout autant efficaces pour réduire l’exposition à la mpox.
Puisque la mpox se propage de plusieurs façons (notamment par les gouttelettes respiratoires, la peau et les muqueuses), les masques et les préservatifs ne garantissent pas une protection absolue contre la transmission. Cela dit, ces dispositifs sont d’une certaine efficacité contre la mpox et, dans tous les cas, préviennent d’autres infections.
Les premiers symptômes de la mpox peuvent apparaître dans les 5 à 21 jours suivant l’infection, mais, dans la plupart des cas, ils surviennent dans les 6 à 13 jours après l’exposition au virus. Si tu penses avoir la mpox, surveille les symptômes, qui incluent de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée qui se transforme ensuite en vésicules. Plusieurs personnes ressentent de la fièvre ou des frissons avant de constater une éruption cutanée. Si tes symptômes sont compatibles avec la mpox, consulte un·e professionnel·le de la santé ou les services de santé publique de ta région pour te faire dépister. Évite les contacts avec d’autres gens.
Pour le dépistage, tu peux t’adresser directement à un·e professionnel·le de la santé de confiance. Certain∙es intervenant·es ne connaissent pas la mpox ou les enjeux propres aux personnes 2SGBTQ+. Si tu ne sais pas avec qui communiquer, les services de santé publique peuvent t’orienter vers des ressources. L’accès au dépistage est parfois difficile si tu n’as pas de pustules (des vésicules ou des ulcères). Malgré l’évolution de la recherche sur la mpox, des études récentes révèlent que certains individus qui contractent la mpox sont asymptomatiques.
Consulte notre section « ressources » pour en connaître davantage sur la défense de tes droits en matière de dépistage et pour obtenir du soutien en cas d’infection. La mpox disparaît habituellement d’elle-même, mais le dépistage permet de confirmer s’il faut s’isoler et fournit au réseau de santé des renseignements importants sur la propagation du virus.
Si tu as la mpox, tu n’es pas seul·e. Les maladies contagieuses font partie de la vie, mais malheureusement, elles entraînent parfois des sentiments de honte et la marginalisation. Le virus continue de sévir dans les communautés 2SGBTQ+, tout comme la stigmatisation des personnes atteintes. Consulte notre section « ressources » ou le site igotmpox.com pour lire des témoignages de personnes ayant contracté la mpox et des conseils pour surmonter la stigmatisation liée au virus.
Témoignages de personnes ayant contracté la mpox
La vaccination — Même si tu as déjà été exposé∙e à la mpox, la vaccination aide ton système immunitaire à combattre le virus. Communique avec un fournisseur de soins ou avec les services de santé publique pour obtenir des renseignements sur la prophylaxie post-exposition (PEP) contre la mpox. Le vaccin est recommandé le plus tôt possible après le contact avec le virus, mais il peut être administré jusqu’à deux semaines après l’exposition.
L’isolement — Se rétablir de la mpox exige de s’isoler pour une période pouvant aller jusqu’à trois semaines, voire plus. Pour plusieurs, cela représente un défi de taille. Mais dans la mesure du possible, il faut suivre les directives d’isolement de la santé publique. Les pustules (les vésicules ou les ulcères) demeurent une source d’infection jusqu’à ce que les croûtes tombent et qu’une nouvelle peau apparaisse.
Si tu dois t’isoler, demande de l’aide à ton entourage. Si tu connais quelqu’un qui doit se confiner, tu peux donner un coup de main en offrant de lui apporter des provisions.
Le soin des lésions— Le soin adéquat des lésions cutanées contribue à soulager la douleur et l’inconfort causés par la mpox, mais le réseau de santé publique ne fournit pas toujours des conseils adaptés aux personnes infectées. Pour en savoir plus sur le traitement des lésions de la mpox, consulte la section « ressources ».
en apprendre plus sur les soins des lésions cutanées
Obtenir des soins médicaux — La mpox disparaît habituellement d’elle-même dans un délai de trois à quatre semaines. Mais dans de nombreux cas, l’infection provoque une douleur et un inconfort considérables qui nécessitent une prise en charge médicale. Si la douleur est trop intense et que les analgésiques en vente libre ne suffisent pas, parles-en à ton médecin.
En cas de pustules oculaires, dans la gorge (qui nuisent à la respiration) ou dans le rectum (provoquant une douleur intense), consulte un·e professionnel·le de la santé afin d’éviter toute séquelle à long terme.
En plus du dépistage, consulte un·e professionnel·le de la santé en cas de signes d’infection bactérienne secondaire. Les pustules (les vésicules ou les ulcères) causées par la mpox peuvent s’infecter n’importe où sur le corps. Il faut éviter de gratter la région atteinte pour réduire les risques d’infection. Une infection peut se manifester par une forte rougeur dans la zone environnante, un gonflement, une douleur croissante ou intense, un écoulement blanc et de la fièvre.
Le Tecovirimat (Tpoxx) est un antiviral employé pour traiter la variole en général. Selon la situation, le Tecovirimat peut être prescrit pour la mpox, mais son utilisation demeure hors indication et, jusqu’à maintenant, les preuves de son efficacité sont limitées.
Dans la plupart des cas, le Tpoxx est réservé aux personnes qui ont des symptômes très graves ou qui doivent être hospitalisées. De plus amples recherches permettront de déterminer si le Tecovirimat constitue un traitement efficace contre tous les cas de mpox.
Pour les personnes vivant avec le VIH, les recommandations en vigueur ne mentionnent pas de mesures additionnelles pour prévenir le risque d’infection. Cependant, tout individu immunovulnérable — y compris les personnes vivant avec le VIH qui ne reçoivent pas de thérapie antirétrovirale régulière ou dont le taux de CD4 est inférieur à 200 — risque davantage de contracter une maladie grave s’il est exposé à la mpox. Le vaccin Imvamune disponible au Canada à l’heure actuelle est sécuritaire pour les personnes vivant avec le VIH.
Des recherches pour expliquer les tendances de la transmission actuelle de la mpox se poursuivent. S’il est clair que la mpox circule dans les réseaux sociaux et sexuels des hommes 2SGBTQ+, on ne comprend pas encore pourquoi les personnes 2SGBTQ+ sont les plus touchées.
Le phénomène s’explique avant tout par les habitudes sexuelles des personnes 2SGBTQ+ qui se distinguent de celles d’autres groupes. Ces personnes ont en effet souvent plus de partenaires sexuels ainsi que des relations non monogames. Ainsi, le virus de la mpox se propage plus rapidement, comme une réaction en chaîne. Bien que de nombreuses personnes non 2SGBTQ+ aient aussi plusieurs partenaires sexuels, différents comportements sexuels et intimes pourraient expliquer pourquoi le virus ne se propage pas assez vite pour survivre. Cette hypothèse correspond à une étude de modélisation de la mpox britannique qui a utilisé des données sur les habitudes sexuelles pour prédire la transmission de la mpox.
Toutefois, on ignore quels groupes 2SGBTQ+ sont les plus touchés au Canada. Des données provenant des services de santé publique aux États-Unis ont identifié d’importants obstacles à l’accès au vaccin pour les communautés noires et latino-américaines; or, la majorité des cas de mpox aux États-Unis se sont déclarés dans ces communautés. Ces tendances se reproduisent sans doute au Canada au sein des communautés marginalisées composées de personnes bispirituelles, noires et autochtones ainsi que des personnes racisées. Comme les services de santé publique canadiens ne publient pas de données fondées sur la race, de telles inégalités sont plus difficiles à cerner et à corriger.